La chambre des mirages
Sur le mur pleure une averse
D'un rose obscur c'est le soir
Ou l’aube peut-être
La meurtrissure devant la glace
S'est agrandie elle a verdi
Elle a vieilli jusqu’au vertige
Suaire que l’on voit se tendre
En un bruissement fuligineux
La morne et lente épouvante
Emplit l'air autour de soi
Et on grimace on sue
Dans le silence des fluides
On s'éternise à souffrir
Des relents d’agonie
Des traces de cendre et des rêves
Rendent nos reflets plus fuyants
Suintant on s’exténue s’anéantit
Cire des lettres cire des choses
Comme une étincelle ancienne
L’ennui roule et coule de ses lèvres
Encore un soleil englouti par la terre
En un éclair un flot noir
A traversé le miroir
Et on reste devant sa nuit invisible
À attendre comme un vain mot
Cette dernière mort qui ne vient pas
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